Le vendredi 31 mars 2023, la MJC du Mont Gargan a accueillir un spectacle sobrement baptisé « Contes musicaux africains et brésiliens », ce qui indique donc leurs origines. Ces contes nous ont été présentés par Thierry Lachkar, acteur et narrateur, et André Benot, chanteur et guitariste.

Thierry Lachkar est membre de la Compagnie des Singes – une troupe originellement fondée en 1990 à Grenoble par lui et Florence Marty, mais s’étant implantée à Rouen en 95. L’artiste a adapté ces contes la même année, alors qu’il s’apprêtait à être diplômé du Conservatoire de Grenoble – cependant, les premières représentations de ce spectacle n’ont eu lieu qu’à partir de 2007. Leur thème commun est le parcours initiatique : nous y suivons des personnages qui empruntent un sentier semé d’embûches, qui finira par les faire évoluer, mais pas nécessairement dans le bon sens… André Benot a accompagné ces contes de chants qu’il a tantôt repris de la culture anglophone et hispanique, comme le chant afro-américain « I shall not be moved », mais aussi quelques chansons qu’il a lui-même écrit. Le guitariste n’a commencé à travailler sur le spectacle qu’à partir de 2023.

Le premier des deux contes est celui du Guinnârou. On y raconte l’histoire d’un père de famille nommé Sabounyouma, qui choisit d’aller cultiver un champ sur le territoire du terrible Guinnârou, le roi des Guinnés. Les comparses de Sabounyouma le mettent en garde, mais celui-ci ignore leurs avertissements. Il se rend donc sur cette terre interdite, située de l’autre côté d’un fleuve. Alors qu’il s’attelle à la création de son champ, Sabounyouma est interpellé par le Guinnârou, qui s’avère vouloir l’aider… Une armée de Guinnés, dotés d’une branche à la place du nez, d’oreilles pointues et de pattes de poulet au lieu des jambes, arrivent alors lui prêter main forte.

Le récit suit alors une routine, semblable aux contes pour enfants, et à raison : c’en est un. Il s’agît à l’origine d’un conte africain, également connu sous le nom de « Le roi des Echos », dont l’objectif est d’effrayer les jeunes enfants, qui ne devaient pas se rendre en terre inconnues sous peine d’y connaître un funeste destin… Il est depuis entré dans le folklore de la culture peul, originaire de l’Afrique de l’ouest.

Le second conte, nommé « Macounaïma », suit le parcours du héros éponyme qui se retrouve banni de son village. Macounaïma est à l’origine le fils abandonné d’un shamane. Son visage est rouge, ses mains blanches et ses pieds noirs. La raison de son bannissement ? Il a embrassé la fille du chef du village qui l’a recueilli, ce qui est un crime. Le jeune garçon se retrouve alors dans une terrifiante forêt, si dangereuse que même les monstres la fuient. Le garçon se retrouve seul, et son unique objectif est survivre. Il finit par être recueilli par un arbre malade… De fil en aiguille, le garçon va finir par se découvrir lui-même.

Ce récit est une réécriture complète par Thierry Lachkar, puisqu’il a été composé à partir de trois contes différents : un portugais, un africain et un brésilien. Ces aspects se retrouvent dans l’apparence de Macounaïma, qui mêle ainsi ces trois origines. Par ailleurs, ce personnage est très célèbre au Brésil, puisque le livre dont il provient, « Macounaïma : le héros sans aucun caractère », a eu droit à une adaptation cinématographique très célèbre, l’un des films brésiliens ayant eu le plus eu de succès dans ce pays.

L’équipe de la MJC du Mont Gargan remercie grandement Thierry Lachkar et André Benot pour leur venue, et nous leurs souhaitons une bonne continuation !